Nouveau témoignage aujourd’hui avec la participation de Rodolphe, qui nous fait le plaisir d’intervenir sur JBM. Il a vécu une relation courte et se demande si la reconquête amoureuse est envisageable. Je lui laisse donc la parole.

J’ai rencontré une femme beaucoup plus jeune que moi. Ca a duré un peu plus de 3 mois entre nous. Nous nous sommes rencontrés sur mon lieu de travail et notre première conversation m’a tout de suite plu car nous avions plein de points communs, je n’en revenais pas. Je la trouvais chouette, jolie et ça collait. Suite à ça on s’est revu pour aller boire un verre, ça s’est très bien passé on a beaucoup bavardé et on est sorti ensemble mais je ne savais toujours pas son âge.

Une mise au point pour commencer la relation

Lorsque je l’ai appris, j’ai préféré mettre les choses au point tout de suite et lui dire clairement le mien car je ne la croyais pas si jeune. J’étais mal à l’aise et ayant déjà vécu cette même expérience auparavant, je ne voulais pas tomber à nouveau dedans. Elle m’a rassuré et m’a dit qu’ elle n’y pensait pas. Qu’elle s’en fichait, qu’il fallait que j’en fasse autant et ça m’a aidé.

Ça s’est bien passé… on avait encore beaucoup parlé. Elle m’a annoncé aussi d’office qu’il ne fallait pas aller trop vite, les projets, se présenter ses amis respectifs, les parents … ça pouvait attendre. Le temps passe et ça coule de source entre nous. Elle me donne des attentions me dit que parfois elle a des pensées pour moi. Nos sorties sont sympas, on partage de bons moments. Elle a même vu quelques-uns de mes amis sur mon invitation sans que je la force.

La naissance d’un antagonisme

Notre relation se passait bien. Pas de disputes, pas d’accroches. On échangeait bien lorsqu’on se voyait. Mais je la sentais parfois distante à ne pas venir vers moi facilement et moi j’avais du mal à supporter ça.

Au retour de mes vacances, elle m’a annoncé la rupture en face à face (je l’avais senti venir car plus distante suite à un de mes sms car pas de nouvelles d’elle pendant un long moment). Elle était mal, n’avait pas faim et moi non plus. Elle était confuse disait que c’était compliqué dans sa tête pas facile à expliquer. Je l’ai un peu poussée.

Un manque d’implication révélé: les risques d’une relation qui débute

On a beaucoup parlé. On s’est livré l’un à l’autre. Ce qu’on avait pas fait autant jusque là. Ca lui a fait bizarre d’ailleurs. Elle m a dit qu’elle n’était pas aussi impliquée que moi. Qu’elle n’avait pas eu le temps de se reconstruire (3 mois avant elle sortait d’une relation de 6 mois, son Ex continuait à lui envoyer des messages au début de notre couple, si bien qu’elle a dû être méchante pour qu’il arrête, de plus il s’était mal comporté durant leur relation).

Elle avait toujours eu peur de l’engagement dans ses relations antérieures (elle me disait qu’elle doit penser à résoudre ce souci entre autre), qu’il lui fallait beaucoup de temps pour arriver à construire une relation. Elle avait aussi soulevé notre écart d’âge.

Quand on verbalise son envie de recommencer…

Je lui ai dit qu’on pouvait recommencer tout en douceur mais pour elle non car elle avait déjà vécu cette histoire et ça n’avait pas fonctionné. Elle aurait toujours en tête ce son de cloche. On s’est quitté de manière amicale pas de colère, rien. Depuis un peu plus d’un mois environ, je suis en SR (expérience jrme) et je me reconstruis petit à petit. Ma santé n’a pas toujours été excellente, mon travail ne m’épanouit plus donc je m’efforce de résoudre tout ça.

Aussi je traîne un sac comme toute autre personne et je vois une psy pour y faire face car cela m’a fait défaut aussi bien dans ma vie que dans mes relations, me donnant de l’angoisse de la jalousie même si je ne lui ai pas montré outre mesure. Mais ces choses-là se sentent.

Podcasts reconquête

Le constat de Rodolphe sur sa relation courte

Je pense qu’avec elle j’ai voulu aller trop vite, que je traîne de vieux réflexes d’anciennes relations au lieu de goûter au présent. Je me bouge en essayant de changer ma manière de voir et faire les choses pour être mieux dans ma vie et dans ma tête. Lorsque je serai bien et que tout sera limpide, je la recontacterai de manière naturelle.

Les interdits j’en ai fait. J’ai regardé furtivement son profil sur le réseau bien que n’étant pas ami avec elle. Aussi, bien souvent, je la cherche là où je vais. Je ne sais pas si j’aurais une chance de recoller avec elle… parfois je me dis que oui d’autres non. Je suis resté frustré sur notre relation. C’était bien mais parasité par mes problèmes et les siens. On aurait pu être mieux car elle me plait. J’aimerais une nouvelle relation avec elle mais en mieux et partager à 2 pour en profiter à 2.  Merci pour votre attention

La question qui nous brûle les lèvres: une reconquête après une relation courte, c’est possible?

Rodolphe nous décrit très bien les risques inhérents à une relation qui commence: manque d’implication, peur de faire une erreur, cicatrices du passé… Finalement, ces sentiments sont liés à l’adaptation, plus ou moins facile et naturelle, qu’on a besoin d’opérer lorsqu’on commence à fréquenter quelqu’un.

L’Ex de Rodolphe a laissé ses démons gagner la bataille. Et il a lui même sans doute fait de même. Est-ce que pour autant, le couple est condamné? Pas à mon sens. Intellectuellement, on ne pourra pas convaincre l’Ex de Rodolphe. Elle parle d’un « son de cloche ». Moi j’entends un « son de pacte ».

Le but de Rodolphe aujourd’hui, ce n’est pas de convaincre, mais de faire vivre une atmosphère radicalement différente à son Ex. Parler, c’est bien. Trop, c’est dangereux. Les mots sont les ennemis du naturel. De l’expérience et du vécu. On voit que la réflexion de Rodolphe le mène sur la piste du changement. Il faut continuer. Et comme il le dit, réapprendre à communiquer en s’éloignant des pressions.

Le reste? C’est de la construction. Tout est à faire. Oui, évidemment, une relation courte peut déboucher sur une reconquête.

Il y a des avantages (le fait qu’on ne connaisse pas encore tout de l’autre – et la réciproque est vraie) comme des inconvénients (le fait d’avoir un arrière-goût de superficialité). Mais soyons réalistes. Quelle que soit la durée de la relation, on pense que ce sera impossible. Après 20 ans, vous vous direz que l’amour n’existe plus. Après 3 mois, qu’il n’a peut être jamais existé.

Ensemble, nous travaillons sur la psychologie humaine. Et celle-ci ne s’intéresse que de très loin aux dates. Parce que le changement, dans toute sa force, nous permet de prendre le contre-pied de ce que l’autre attend de nous. De l’image qu’il a de nous. Qu’elle ait été forgée en quelques semaines ou en plusieurs années!